Réemploi : mobilisation des acteurs du 93 à Neuilly-sur-Marne / Seine-saint-denis

Alain ROUAULT, président du SITOM93, a rappelé que la commune de Neuilly-sur-Marne s'était portée candidate pour accueillir unité de méthanisation. Il a rappelé que les acteurs des déchets se préoccupent aujourd'hui du réemploi pour « économiser nos ressources pour avoir un modèle plus économe, moins gaspilleur » est devenu une obligation pour les acteurs du secteur des déchets. Quel est le devenir pour un produit qui n'a plus valeur d usage, pour celui qui le détient, qui n'est pas arrivé en fin de vie et pour « ne pas passer par la case déchets » ? Le réemploi est la réponse à cette question.

Céline COURBOULAY, chargée de mission au service prévention et gestion des déchets de la Région Île-de-France, a rappelé le contexte et la démarche engagée par la Région depuis 2009 sur la thématique du réemploi et de la réutilisation. Le Plan Régional d'Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés (PREDMA) a fixé des objectifs en matière de réemploi / réutilisation : la création de 30 ressourceries/ recycleries d ici 2019 et le développement des pratiques de réutilisation, réparation et réemploi.
Suite à l'approbation du PREDMA, la Région a mis en place fin 2009, avec l'ADEME et le Réseau des ressourceries, une dynamique régionale qui intervient à plusieurs niveaux avec :
1/ un appui aux ressourceries existantes (3 ressourceries en 2009)
2/ un appui à l'accompagnement des porteurs de projets (3 sessions de formations organisées en 2010 et 2011 avec le Réseau des ressourceries).

Dans ce contexte favorable, on comptabilise au 1er janvier 2012 11 ressourceries adhérentes au réseau mais il existe d'autres types de structures de réemploi qui se développent en Ile de France comme par exemple l'association Rejoué ou la Réserve des arts.

La Région Ile de France a également approuvé en 2011 le plan de réduction des déchets -PREDIF- qui définit quant à lui une action spécifique sur la promotion de l'offre de réemploi, de la réparation et de la réutilisation. Une étude a donc été lancée en novembre 2011 et a pour objectif de :
1/ dresser un panorama des acteurs et des actions sur le réemploi, la réparation et la réutilisation ;
2/ définir des outils opérationnels d'accompagnement pour les porteurs de projet et les différents partenaires identifiés.

Ainsi, dans le cadre de cette étude, un panorama des acteurs a été réalisé. En Ile-de-France on peut donc identifier 196 acteurs travaillant sur le réemploi et la réutilisation :
1/ des associations oeuvrant pour l'aide sociale (Emmaüs, Croix Rouge, ') : 141 acteurs ;
2/ des structures d'insertion : 35 ACI dont Approche, Aptima, Association 2 mains, Régie de quartier Les Portes de l'Essonne qui sont membres du réseau des Ressourceries ;
3/ des entreprise d'insertion : 19 entreprises d'insertion dont Interloque, AIP Refon et Studio Carton qui sont membres du réseau des Ressourceries.

Un nouveau dispositif d'aides régional sur la prévention et la gestion des déchets a été voté en novembre 2011. Les grandes lignes du dispositif d'aide comprennent une mesure spécifique sur la promotion du réemploi et de la réutilisation :
1/ études et actions d'accompagnement, de sensibilisation, de formation et de suivi : taux maximal de 80% avec plafond d'aide de 150 000 euros ;
2/ soutien au démarrage : aide forfaitaire de 10 000 euros ;
3/ soutien à l'investissement et aux études de faisabilité : taux maximal de 30% avec plafond d'aide de 200 000 euros.
(Les bénéficiaires sont les collectivités, EPCI, PNR, SIAE, SCOP' )

Une présentation d'une étude de l'ADEME « les français et le réemploi des produits usagés » (2010) a permis de constater que ¾ des personnes interrogées ne comprennent pas ce qu'est le réemploi. 70% dont déjà acheté un produit d'occasions (brocante, vide grenier, Internet, magasin spécialisé dans la vente d'occasion) contre 59% en 2004.

Le profil sociodémographique des clients de structures de réemploi est le suivant : 45-59 ans, retraités ou employés, avec des revenus de 1200 à 2000 euros.

Une intervention de la protection judiciaire de la jeunesse a permis de présenter l'action de l'Atelier D.Clic. Des jeunes sous mandat judiciaire, déscolarisés, sont présents dans cet atelier 4 jours sur 5 à temps plein, pour une durée de 4 à 6 mois. L'axe principal est la resocialisation et l'initialisation à la maintenance d'ordinateurs. L'Atelier D.Clic collecte du matériel informatique. La récupération se fait via des dons des particuliers et des entreprises. A l'atelier le matériel est testé, dépanné, remis à niveau ou démonté.Les jeunes stagiaires reconditionnent environ 150 ordinateurs par an.

La matinée s'est poursuivie par trois ateliers thématiques où les acteurs ont pu échanger et partager leurs expériences en petit comité. Enfin, la journée s'est terminée par une visite d'Emmaüs à Neuilly-sur-Marne.


Neuilly-sur-Marne (93)